mercredi 23 février 2011

l'histoire de Proville-33-la villa gallo-romaine de la Marlière

LA VILLA GALLO-ROMAINE DE LA MARLIERE

Elle se situait dans un secteur propice à la culture du blé, à proximité de la rivière.
Sa présence a été attestée par les révélations de photographies aériennes qui marquent ses limites et surtout par la découverte de fragments de mosaïque.


En 1974 « la Revue du Nord-Université de Lille III » précise :
« Les fragments de mosaïque occupent une surface de 600 cm2 en 39 morceaux composés de 2 à 120 dés et 29 dés isolés. On retrouve huit teintes dans la composition du décor. Un peu plus de 30 localisations de mosaïques sont connues pour la Nervie* : 22 sur le territoire français (19 à Bavai, dont 7 sont conservées ; 3 à Famars –toutes perdues-) et 9 en Belgique dont 5 conservées. La plupart de celles-ci ont d’ailleurs été découvertes il y a plus d’un siècle et sont le plus souvent détruites, d’où l’intérêt accru des éléments de Proville qui constituent la seule découverte de ce genre dans le Cambrésis.
La mosaïque repose sur une assise de ciment rose dont la face inférieure est rigoureusement plane (épaisseur 2 cm). Les cubes sont enchâssés dans une couche intermédiaire de ciment blanc de 4 mm environ, un mortier rose les rendant solidaires.
En conclusion : une fouille de la villa de Proville semble indispensable afin d’étudier cette structure comme elle le mérite.
Base de datation : Haut-Empire et milieu du IVe siècle. »




*NDLR. Dès 1200 avant notre ère, des populations originaires du centre de l’Europe, les Celtes, occupent notre région. L’ « invasion » est quasi continue. En l’an -400 ce sont les Nerviens qui s’installent entre la Sambre et l’Escaut (ils constituent le socle de la population actuelle du Cambrésis). En 57 avant notre ère, Jules César, lancé à la conquête de la Gaule, maintient ses troupes sur le territoire des Nerviens. Les efforts de Vercingétorix pour unir les peuples celtes (autrement dit gaulois) est vaine. La défaite d’Alésia aboutit à la romanisation de la Gaule  en l’an -52.
Ordre et paix sont imposés dans l’ensemble de la Gaule par les nouveaux maîtres. Les Romains mettent en place un vaste réseau routier qui permet déplacements et échanges. Des villas, vastes exploitations agricoles installées dans des sites favorables, sont construites dans le Cambrésis selon des modèles romains. La culture des céréales et l’élevage de bétail sont privilégiés.






mardi 22 février 2011

l'histoire de Proville-32-La Marlière : un passé préhistorique et antique

(Toujours avec G Michaut).

Franchissons les millénaires pour gagner la période gallo-romaine.
Pour cette période nous n’avons guère de documents. Pourtant, Jean Pierre Michaut, infatigable chercheur, a découvert au cours de l’automne 1968 des mosaïques, des blocs de mortier, des débris de poteries très caractéristiques dans un champ, près de la Marlière, ce qui laisse croire qu’il y eut là une construction gallo-romaine

Georges Michaut ajoute… les recherches vont se poursuivre et leurs résultats seront communiqués aux  autorités intéressées.

Cette origine gallo-romaine a été confirmée par la découverte de monnaies, de poteries (hélas perdues) au cours de la construction de la ferme de M. Leduc, derrière la mairie et aussi au cours des travaux entrepris pour la construction du canal de Saint-Quentin où une ancienne voie romaine fut mise à jour entre Cantaing-sur-Escaut et Proville.
Corinne Florin, présidente de l’association Puerorum Villa et Edouard Bacquart, animateur au sein de la dite association, espèrent bien un jour jouir des autorisations et des appuis nécessaires pour aboutir à une prospection sérieuse du site de la Marlière. Ils expliquent…

                 « En bordure d’Escaut, sur le territoire de Proville, près du moulin de Cantigneul, se situe la cense de la Marlière.
Ce lieu recèle un très important site archéologique gallo-romain découvert à la fin des années 1960 par Jean-Pierre Michaut et son père Georges, maître d’école à Proville.                  
Il s’agit, d’après les nombreuses observations qui ont été faites depuis, d’une vaste villa  dont les structures en sous-sol apparaissent à l’occasion des labours.
Aucune fouille systématique n’a été réalisée à ce jour mais les prospections pédestres ont permis de recueillir un mobilier abondant très caractéristique de l’époque impériale gallo-romaine : fragments de tuiles tegula et imbrex, nombreux tessons de céramique (commune ou fine : sigillée d’Argonne ?) permettant de dater le site du Ier au IVe siècle, quelques monnaies  et surtout, découverte assez exceptionnelle, des fragments plus ou moins  importants d’une belle mosaïque. »







 au premier plan l’ancienne cense de la Marlière (années 1980, JC Annaert).






Au lieu-dit « la Marlière », traces de moellons calcaires remontés à la surface par le labour (2006, E. Bacquart







samedi 19 février 2011

l'histoire de Proville-31-La Marlière : un passé préhistorique et antique

Diverses autres pierres : racloirs, grattoirs, couteaux, pointes de flèches ou de lances furent découverts jusque derrière la ferme de la Marlière avec des variantes dans la nature du silex. Particulièrement une pointe de flèche en silex bleu offre au regard émerveillé un travail d’une telle finesse  et une telle sûreté qu’il fait penser à un maître artisan joaillier et l’on arrive à se demander comment ces hommes sans outils arrivaient à produire de tels objets.

Georges Michaut







ci-contre, « pêle-mêle », des pierres identifiées à classer












Les recherches menées par l’instituteur de Proville et son fils ont vivement intéressé divers organismes du département.
Dans « les Mémoires de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de Douai, 1968 » on peut lire : « J’ai recueilli avec Monsieur le Général Clerc, aux environs de Cambrai, au hameau de la Marlière à Proville, de nombreux tranchets, grattoirs et percuteurs campigniens (NDLR : outils rudimentaires assez volumineux) »
A la même époque, la « Revue du Nord », Université de Lille III, communique…
« Le site de la Marlière à Proville semble avoir été occupé intensivement dès le néolithique comme en témoigne le matériel abondant, dont une hache polie en grés, relevé en surface. »
Le quotidien Nord-matin cite le 9 mai 1968 : « Deux gisements très intéressants ont été reconnus par Monsieur Gérard Bétrancourt sur les territoires de Proville et d’Eswars. »
Notons enfin (édition du CNRS 1982) qu’  « à l’occasion des fouilles d’un important site d’habitat carolingien, les chercheurs, conduits par Madame Mireille Leduc et Monsieur Bernard Florin, ont mis au jour, bien visible dans la craie, une fosse contenant quelque matériel néolithique à Proville. » (NDLR : résidence des Sources, rue des Archéologues).

Pour la troisième année consécutive, après examen de pièces offertes –certaines étant attribuées au paléolithique supérieur- par Jean Pierre Michaut à l’association Puerorum Villa, le S.R.A (Service Régional de l'Archéologie) programme des sondages au lieu-dit « les Argilières ». Les découvertes semblent si intéressantes que le dit programme pourrait se poursuivre l’an prochain. Il apparaît que les particularités du site local méritent une étude approfondie qui devrait être communiquée ultérieurement après synthèse des diverses observations.
Affaire à suivre donc.






Août 2010

A Proville, lieu-dit « les Argilières »

Méticuleusement, les archéologues sondent le sous-sol provillois.

A l’horizon, la résidence du Bois.